Kyôto - Arrivée, sa gare, sa tour
Kyoto 京都 (ville capitale) est le must d'un voyage au Japon. En effet, autrefois capitale du pays de 794 à 1868, elle est aujourd'hui, avec ses centaines de temples, ses jardins, ses vieux quartiers, ses traditions, ses magnifiques pans de "musées à ciel ouvert à l'écart du temps", le centre culturel du pays.
Mais à l'arrivée, Kyoto est une grande ville grise et banale. Il n'y a que la tour pagode du temple Tôji, se dessinant gracieusement au dessus de la mer de bas immeubles anarchiques, qui lui confère une note de charme historique. Aussi, chez tout Japonais l'apercevant du train avant l'entrée en gare, nait ce profond et symbolique sentiment d'arriver au coeur de l'ancienne capitale : "A' Kyôto ni kita naaa..."
La gare centrale de Kyôto
Cet immense bâtiment ultra-moderne inauguré en 1997 sera paradoxalemant votre première image de la très ancienne et traditionnelle HEIANKYÔ "Capitale de la Paix et de la Tranquillité". Comme la Pyramide du Louvre, elle avait été vivement controversée pour son aspect beaucoup trop froid et moderne. Parce qu'il s'agissait de rompre avec ces complexes, ces idées que Kyôto n'aurait à offrir au visiteur que "vieilleries" tournées vers le passé ! Certain aiment son désign et son côté épuré, mais, pour la plupart des touristes, elle n'est pas, la "porte d'entrée" chaleureuse et rêvée représentative de Kyoto que l'on attend !
La tour de Kyôto (Kyôto "tawaa", de l'anglais !)
Juste devant la gare, perchée sur un immeuble, une sorte de phare rouge et blanc. Du haut de ses 131 mètres, c'est la plus haute structure de la ville (non, pas de gratte-ciels à Kyoto, ils sont interdits de construction). Construite en 1964, elle fut, à l'époque, elle-aussi controversée, car trop contemporaine pour Kyôto.
Un phare, oui, car l'idée pour le moins surprenante et incongrue, impensable je crois de la part d' un Occidental dans un tel contexte, fut, en effet, de représenter un phare, dans cette ville où l'océan fait défaut, au dessus d'une "mer" de Matchiya (anciennes petites maisons traditionnelles), dont les toits auraient évoqué une étendue de vaguelettes.
Puis, au fil du temps, les Kyôtoïtes ont, peu à peu et malgré eux, accepté cette tour; en la regardant, avec un petit effort certain, comme l'une de ces bougies traditionnelles qui semble veiller sur les temples Hongan-ji pas très loin.
On peut bien sûr y monter pour l'équivalent de 5-6 euros. L'expérience n'est pas transcendante à se "taper les fesses sur le bitume", mais offre des vues assez jolies ainsi que des couchers de soleil!
J'ai tenté l"expérience, curieuse surtout de voir s'il restait encore quelques vestiges de l'idée de base : dominer une "mer" de Matchiya.