Kyôto : Arashiyama : Le Pont que Traverse la Lune et la forêt de bambous de Sagano
ALASHIYAMA 嵐山, ou "la Montagne des Tempêtes"! est une partie de l'ouest de la ville de Kyoto. Elle s'étend au pied de la montagne du même nom.
En sortant de la petite gare au charme rétro du train de la ligne Hankyu, nous nous dirigeons vers l'emblêmatique grand pont qui traverse la rivière : Le Togetsu-Kyô 渡月橋 (Pont que Traverse la Lune). Et c'est à cet endroit même que la rivière Hozu (Hozukawa) descendant de la montagne, change de nom pour devenir la Katsuragawa (rivière Katsura) afin d'entrer dans Kyôto.
Ce magnifique pont de bois (et de béton maintenant) de 155m de long, date de la période Héian (794-1185). Il est aussi représenté sur les estampes du célébrissime dessinateur Hokusai (1760-1849). Sa dernière restauration date de 1934.
Togetsukyô 渡月橋... le "pont que traverse la lune"! Cette appellation si poétique nous vient de l'empereur Kaméyama (1249-1305). Les nobles de l'époque aimaient se distraire oisivement flottant sur l'eau, sur des barques de bois, à manger, boire, chanter, réciter des poêmes, contempler la beauté des paysages, des jardins... Ainsi notre empereur, depuis la rivière, contemplant le ciel par une nuit claire, suivit du regard la course de la pleine lune qui lui semblait traverser le pont. Il en fit un poême, qui donna son nom au Togetsukyô.
Au Japon, j'aime cette poésie exprimant depuis la nuit des temps une grande sensibilté aux phénomènes de la nature. La lune en particulier y est très présente. Ainsi, depuis des siècles, il est plus subtil et élégant de dire à son amoureuse "la lune est belle ce soir"que "je t'aime". Et oui, ce principe est de nos jours encore relativement en vigueur !
De l'autre côté, le coeur le plus animé d'Arashiyama avec ses petites gargottes, restaurants, cafés, magasins de souvenirs à motifs japonais, délices, établissement au charme fou, tireurs de pousse-pousse de luxe... et, à gauche la célèbre forêt de bambous géants de Sagano (nom donné à la partie nord d'Arashiyama).
De là, on s'enfonce dans la fraîcheur vert-jade de la Tchikulin 竹林 (forêt de bambous), pour moi le Japon dans son essence la plus profonde.
Ecouter le vent faisant frissonner les minces feuilles comme s'il tombait des averses de pluie fine, ça et là un craquement creux... Pour s'imprégner davantage encore de ces sons, on s'entoure les oreilles des paumes de nos mains afin de les amplifier (méthode de mon mari). Etonnant !
Les Také 竹 (bambous) mesurent jusqu'à 20m de hauteur et la grosseur de leurs troncs est assez impressionnante.
C'est après le petit sanctuaire rouge Nonomiya-jinja, en tournant à gauche que la forêt est la plus belle, après une clairière, un long mur de bambou et la sortie du temple Tenryûji...
Vous aurez probablement remarqué que la couleur des bambous tourne autour de verts cendrés et non de verts profonds quasi fluorescents comme les présentent bien souvent posters et papiers glacés publicitaires. Eh oui, longtemps je m'étais leurrée, obstinée à vouloir les voir comme sur la photo ci-dessous que j'ai allègrement saturée au filtre vert. Voilà, en espérant ne pas avoir rabattu votre joie, la bouche (ou le clavier) de la Vérité a parlé. Vous êtes prévenus !
Puis ci-dessous encore une image aux vraies couleurs à l'oeil nu de cette magnifique forêt (si l'on peut la nommer ainsi, car les bambous ne sont, botaniquement parlant, pas considérés comme des arbres!).
Et voilà, je termine cet article avec le crépuscule tombant doucement sur le Togètsukyô 渡月橋...
Ce soir aussi, peut-être, sera-t-il, comme l'avait contemplé l'empereur Kaméyama il y a plus de 700 ans, traversé par la lune...
Ce fut une belle petite introduction d'Arashiyama, qui ne se limite de loin pas à cela. Il reste une multitude de choses à y voir. Rendez-vous pour d'autres articles !
Kansaijin
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