Kyôto : Heian-Jingu 平安神宮, le sanctuaire de la Paix et la Tranquilité, et son magnifique jardin.

Le sanctuaire Shintoïste Héian-Jingû nous accueille avec son immense et impressionnant portique Tolii rouge de plus de 24m de haut, l'un des plus grands du Japon. Celui-ci avait été érigé à l'occasion de la première visite de l'Empereur en 1928, à l'époque, Hirohito, afin de l'accueillir à la manière d'un dieu vivant, ce qu'il représentait pour le peuple alors.

Assez récent, l'ensemble ne date que de 1895! De plus, une grande partie ayant brûlé (encore!) en 1976 a été reconstruite en 1979.

Edifié pour une exposition culturelle et architecturale, il commémore également le 1100ème anniversaire de la création de Héian-Kyô 平安京, la "capitale de la paix et la tranquilité" comme se nommait Kyôto à la période ... Héian (794-1185) bien sûr! Il est la réplique d'une partie, seulement oui, car manque de place, du palais impérial de l'époque qui n'éxiste plus depuis 1177.

Conservé donc après cette exposition, c'est là qu'il fut transformé en sanctuaire et dédié à la mémoire des empereurs Kanmu (737-806) et Kôméi (1831-1867), respectivement le premier et le dernier à régner à Kyôto avant que le trône impérial ne fut déplacé à Tokyo en 1868 laissant les Kyôtoïtes sous le choc.

Ce rouge, ce raffinement, cette superposition de toits à l'asiatique, très beau...

Une entrée (payante à 600 yen au jour d'aujourd'hui) sur la gauche nous ouvre les portes de son magnifique jardin. Ici, par un jour pluvieux de juin, au coeur de cette mousson 2021. Le ciel est clair ; l'air est tiède et mouillé. Personne, juste la foule... des gouttes d'eau tapant doucement sur les feuillages et s'accrochant en perles de lumière au bout des aiguilles des pins.

Au milieu de cette opulence de vert, avec nos vêtements un peu collants, nous évoluons, sur des chemins de sable, des ponts de bois, des cylindres de pierre,  un peu comme dans un jardin d'eden...

Tout brille, l'atmosphère porte ces légères effluves de terre, de végétation toute neuve du début de l'été.

Nous parvenons sur les bords du plus grand étang, derrière lequel se profile le pont couvert surmonté d'un phénix

ほしLa mousson japonaise se nomme "Tsuyu 梅雨", en d'autres termes "pluie des prunes umé". En effet il s'agit de la saison de leur maturité, où elles sont cueillies et transformées en jus ou en Uméshu (alcool de prune). Ne vous fiez pas à leur aspect doux et appétissant. Elles sont dures et aigres!

Aah, le pont de bois au phénix, sans personne! C'était juste surréaliste! J'ai fêté l'événement en courant et en dansant dessus sous le regard médusé de mon amie japonaise, jusqu'à, pour la troisième fois, m'étaler de tout mon long pour me retrouer la paume de la main, chaussée de... toujours les mêmes baskets trop grandes dont j'ai enfin décidé de me séparer. Elle avait filmé en vidéo le début de ma "performance" mais regrettait de ne pas avoir capturé le "bouquet final".

Trève de cette anecdote, n'hésitez pas à visiter le très grand jardin du Heian-jingu, l'un des plus beaux de Kyôto, qui vous dévoilera sa beauté au gré de chaque saison. Durant la première moitié d'avril, il nous offre une féérie de sakuras roses à branches tombantes, les Shidare-zakura, époustouflant (lien ci-dessous).

Dans la foulée, vous pourrez aussi "allonger vos jambes", comme le formule cette expression japonaise jusqu'au petit sanctuaire Okazaki, sous le signe des petits lapins que je traiterai dans mon prochain article.

Kansaijin

Entre les photos les plus anciennes que j'ai numérisées, et les plus récentes de ce mois de juin, 30 années se sont écoulées...