Préf. de Shizuoka : Miho no Matsubara, légendaire plage de pins avec vue splendide sur le Mt Fuji
Miho no Matsubara 三保の松原 ("la plaine des pins de la péninsule de Miho") se trouve à quelques kilomètres de la ville de Shizuoka. Il s'agit d'une vaste plage sertie d'environ 30 000 pins, dont certains plusieurs fois centenaires, avec, en toile de fond, comme un rêve, massif, majestueux, le Mont Fuji.
Cet endroit fait officiellement partie des "plus beaux paysages du Japon" et représente, depuis des siècles, une grande source d'inspiration artistique, pour les grands maîtres de la peinture Ukiyoé comme Hokusai et Hiroshige, ainsi que pour le théâtre Nô, avec sa célèbre pièce : Hagoromo, inspirée d'une légende du même nom.
☆ Hagoromo 羽衣, ou "la légende du manteau de plumes":C'est l'histoire d'un ange, incarnant une très belle jeune-fille, qui se serait posé sur la plage de Miho, séduit par son sable blanc (!) et ses eaux cristallines, afin de s'y baigner. Pour cela, elle ôta son magnifique vêtement, un manteau de plumes, qu'elle accrocha à l'un des pins. Un pêcheur de passage le découvrit et s'en empara. Il demanda alors à l'ange venu le récupérer, d'interpréter pour lui une danse céleste (à nu donc!) afin de le lui rendre. La jeune fille s'exécuta alors dans le crépuscule du printemps devant l'homme émerveillé, jusqu'au clair de lune.
On verra là-bas un pin d'une 650 aine d'années, rafistolé, le "Hagoromo no Matsu" qui aurait servi de support au manteau de plumes, ainsi qu'une statue du pêcheur admiratif. C'est drôle, ces légendes japonaises sans aucune moralité, qui permettent juste une évasion dans un monde légendaire. Les Nippons sont d'ailleurs surpris des contes occidentaux, qui font toujours réfléchir sur le bon chemin à prendre. Ce que l'on peut éventuellement tirer de la légende du "Hagoromo", c'est que les hommes sont des Skébé (obsédés par vous savez quoi!), parce que ce monsieur a tout de même voulu, à tout prix, quitte à être un voleur, se rincer ll'oeil devant une fille dévêtue qui danse!
On donne aussi, à la plage de Miho des représentations de théâtre Nô inspirées de cette légende. Dans cet environnent, ce doit être fantastique!
☆Un petit lien avec la France!Une danseuse française Hélène Giuglaris tomba amoureuse de cette pièce. Elle rêva de venir l'interpréter au Japon, mais celle-ci, malheureusement, mourut. Alors, comme il le lui avait promis, son mari se rendit à cette plage de Matsubara afin d'y enterrer une mèche de ses cheveux. Une stèle se trouve encore à cet endroit en guise d'hommage.
Concernant la réalité de la plage de Miho, ou de mon expérience, la voici: D'abord le sable n'y est plus du tout blanc mais noir, comme souvent au Japon car volcanique. Le temps était nuageux et les eaux alors plutôt grisâtres et troubles, avec beaucoup de vagues. Pour moi ce fut une plage austère et mélancolique japonaise de plus. Et, la cerise sur le (ou plutôt : enlevée du) gâteau, on ne voyait pas le Mont Fuji, lui qui fait probablement de "Miho no Matsubara" ce qu'elle est ou doit être. Alors, pour y aller, un conseil: bien regarder la météo, non celle de Shizuoka, mais celle du Fujisan, car, souvent, même par beau temps, il est couvert de nuages!
Les pins sont jolis. J'aime les pins, ça fait "très Japon". La plupart des plages du pays, on le voit d'ailleurs dans les films historiques avec les Samuraïs à cheval, furent, autrefois, joliment garnies de ces élégants arbres tortueux. Les anciens affirment avec nostalgie que tous ces bords de mers industrialisés aujourd'hui étaient, au temps de leur enfance, comme cela, notamment entre Osaka et Kobé.
Voilà mon petit reportage photos :
Le magasin de souvenirs, bordant le parking, comme on retrouve sur tous les sites touristiques japonais, avant de s'engager à travers le bois de pins, jusqu'à la plage...
Les pins, aux troncs penchés, poussés par le vent de la mer, comme s'ils essayaient d'avancer, bravant le vent de la terre!
Sur deuxième photo, au fond, devrait se dessiner le Mont Fuji, comme sur cette belle estampe de Hokusai!
En conclusion : La plage de Miho no Matsubara, on l'apprécie plus, ou moins, selon le bon vouloir des nuages sur le Mont Fuji. Elle offre une promenade vivifiante et rafraichissante baignée d'embruns et de sa légende qui participe aussi à sa magie. Quelques terrasses les pieds dans le sable pour manger et boire sous les pins face à la mer, rare occasion au Japon!
Kansaijin
☆Accès
La gare la plus proche est Shimizu-eki (train JR tôkai, ligne Tôkaidô honsen). En bus, c'est l'arrêt Miho-no-Matsubara-iriguchi du bus Shizutetsu Just Line qui est le plus proche. En voiture, cela prend environ 25 minutes depuis l'échangeur autoroutier Shimizu IC (autoroute Tômei). Il y a un parking gratuit. (Source: Japan Hoppers)
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Une année de ma vie au Japon - Mon exil
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