Chroniques 4: Le 5 février 2018
Lundi 5 février 2018
Bonjour, c'est ma couverture chauffante sur les genoux que j'écris ces lignes aujourd'hui. Nous voilà déjà bien avancés dans l'année 2018. J'ai repris mes trajets en train pour aller travailler dans la xénophobie ambiante à peine latente, avec trop souvent ces places vides autour de moi qui ne sont pas dues au hasard, et ces regards prèsque discrets qui en disent long sur la curiosité et l'intrus que je suis et serai toujours. Eh oui, les Japonais et leurs discriminations... Pour la grande majorité d'entre eux, le Gaijin, c'est bien, c'est sympa, exotique, rigolo, ça fait voyager, à l'occasion d'une rencontre interculturelle où ils nous encensent, pour improviser son anglais, pour relever les différences, les chocs culturels en équarquillant les yeux et en s'écriant HééééééééE, et passer un bon moment, échanger avec un touriste ou un étudiant de passage, avoir un pied à terre à l'étranger pour un séjour en famille d'accueil et un guide à l'oeil, comme prof de langue, comme "accessoire" même, le temps d'une balade pour faire "citoyen du monde ouvert sur de nouveaux horizons", mais définitivement, PAS dans leur vie quoitidienne où nous n'avons, et j'ai mis pas mal de temps à le comprendre, apparemment, pas notre place. Oui, au Japon, chaque chose a sa place et son rôle bien précis. Ma foi, c'est comme ça, et je fais avec. Bref, malgré cela, bénie soit la personne qui a consciencieusement apporté au bureau des objets perdus, mon sac à main que j'avais oublié sur un siège de quai de gare au milieu d'une grande foule, intact, avec mon argent, mes cartes, mes abonnements de trains, mon téléphone et mon i-pod, mon agenda avec adresse et la clé de ma maison!!! Je ne sais pas si ailleurs au monde, il en eut été de même! C'est tout de même incroyablement extraordinaire!
J'ai retrouvé bien sûr mes sympathiques étudiants qui m'ont remis une perle à mon collier. Comment dit-ton "ひ"おばあちゃん ("hi"-obaatchan) en français? A quoi je réponds: Ca se dit "arrière" grand-mère. Et à l'étudiante de s'exclamer : Ah? comme la lessive?... 10 secondes de silence, et je réalise: Ariel! Mais oui, bien sûr!
Chez mon coiffeur, je lis en livre en français. Il me dit à mon grand étonnement, que c'est quand même 'Kakkoiii"(ça fait très classe), de lire comme ça, en anglais! "Heeuuu... c'est que c'est du français" Et il me répond "Du français?? Oh, encore mieux! Pour les japonais, ça fait vraiment intelligent vous savez". Vraiment, je ne comprends pas! L'alphabet, c'est si simple par rapport à leur écriture imagée et compliquée qu'ils mettent quinze ans à apprendre! Non, il parait que ça ne paye pas de mine au Japon... c'est d'un ordinaire!
Ah, ça caille! Il est froid cet hiver 2018. Les températures, même ici dans le Kansai flirtent souvent avec le zéro! Parfois, dans le quartier, cette voiture qui passe distribuer du fuel pour les chauffages, avec sa musique thème (oui, chaque chose a aussi sa musique représentative au Japon), diffusée à 1km à la ronde par un haut-parleur enrayé. "Yuki wa kon kon....... Neko wa kotatsu de maruku naru", littéralement: "Il neige fort.... le chat se fait tout rond sous la table-chaufferette Kotatsu".
Fraiches salutations du Japon si quelqu'un passe par ici
Kansaijin
Voiture qui distribue du fuel
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Une année de ma vie au Japon - Mon exil
Ce fut pour Anna Fujimoto comme une intuition, une évidence, elle voulait faire sa vie au Japon. Voici donc une année de son existence au cœur du pays du soleil levant, une drôle de "planète" ...
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