Chroniques: Le 16 mars 2018
Cet hiver a été particulièrement froid, glacial, même si, une fois de plus, la neige tombée n'a pas tenu dans la région d'Osaka au soulagement de tous. Suis-je donc la seule à aimer la neige? Je garde en mémoire, lors d'une visite du temple Ryôan-ji (voir article) envahi et troublé par d'épais flocons blancs, lorsque que, le visage gelé et désagréablement humide, les mains frigorifiées, je suis sortie du jardin et que, d'une petite échoppe de bambou, une vielle dame au large sourire réconfortant nous a proposé un Kombu-cha, cet original bouillon de thé vert aux algues parfumé à la prune aigre. Il était brûlant et nous a réchauffés jusqu'au fond des os, à la manière d'un vin chaud dans le froid glacial d'un marché de Noël. Du coup (puisque cette expression semble incroyablement en vogue maintenant en France avec"en fait", puisqu'on l'entend à chaque coin de phrase, alors du coup, je l'utilise) j'en ai acheté un paquet dont je me délecte aujourd'hui encore. L'impression de déguster, vivre le Japon! Le goût, fin, élégant, se situe entre le thé et le bouillon, avec cette petite note aigre et fleurie de la prune Umé.
Catalogue de robes de mariées design, très chères d'un créateur japonais, mais... les modèles sont toutes des Occidentales! Pourquoi, puisque la clientèle visée est japonaise? Ma fille me dit que "mais maman, tu ne sais pas que comme ça, ça fait plus cher, plus précieux?" Non. Pourquoi ne pas faire porter ces robes à des Asiatiques pour que les clientes aient une meilleure idée de l'effet qu'elles peuvent produire sur elles-mêmes?
Après les cafés à chiens, à chats, à lapins, à cochons même..., voici la grande mode des cafés à hiboux: Fukurô-cafés, fleurissant un peu partout, chose qui me choque. Au Japon, cet oiseau porte bonheur car son nom contient le son "Fuku"qui veut dire "bonheur"ou"prospérité". Si en plus on peut faire l'expérience originale d'en avoir un perché sur son épaule et se faire photographier avec pour se mettre sur Instagram...! Mais malheureusement, pardon de la jouer rabat-joie, si l'on réfléchit et écoute les discours des spécialistes, si ces oiseaux semblent nous porter bonheur, cela est loin d'être le cas dans l'autre-sens, où il s'agit plutôt d'un calvaire. Premièrement ils sont enfermés dans des espaces restreints et ne peuvent pas voler, ensuite, animaux nocturnes, ils sont de service le jour pendant de longues heures où ces pauvres bêtes indépendantes et solitaires qui n'apprécient pas le contact tactile sont sans cesse tripotées. Non, vraiment, c'est pas chouette (il fallait que je la place)! Personnellement, ça m'attriste. Je boycotte donc ces endroits en vous invitant à faire de même et à préférer les bons vieux cafés à chiens et à chats qui sont régulièrement promenés et adorent la chaleur humaine!
Le thème de la leçon de français d'aujourd'hui: Serge Gainsbourg, dont, au passage, j'apprécie le talent, la poésie, le rythme, la voix, en fermant un oeil sur son côté Gainsbarre grossier et incivil. Aah si je pouvais m'exprimer artistiquement comme lui! Rares sont les Japonais qui le connaissent. Le texte met l'accent sur sa "laideur"en mentionnant aussi "l'homme à la tête de chou". Mes étudiants et étudiantes, à l'unanimité, après avoir regardé plusieurs photos de lui, l'ont trouvé beau et très classe, à l'instar des plus grands acteurs, ne comprenant pas du tout cette perception négative de lui en France. Il aurait fait des ravages au Japon, notre Serge, et bien pu se réconcilier avec son physique! Comme quoi la perception de la beauté n'a vraiment rien d'objectif!
Sinon, j'aime bien manger des pousses d'ail ou de fines tranches de Rènkon (bulbes de lotus), ou un mélange des deux, sautés dans de l'huile de sésame ou d'olive, tout simplement assaisonnés au sel et de poivre ; le printemps arrive à petits pas avec un jour doux et un jour froid et quelques giboulées venteuses comme en France ; bientôt la floraison des Sakuras, les magasins ornent déjà leurs rayons de cascades de ces fleurs en synthétique fraichement rose clair. Aujourd'hui, une envie de gâteaux. En passant dans la galerie commerciale souterraine d'Osaka où les grands magasins exposent à foison des pâtisseries, plus belles, plus appétissantes les unes que les autres, j'ai craqué pour un cheesecake au caramel salé et à l'amande, et une sorte d'Opéra au thé matcha chez Anténor, pour le thé, au milieu de cet après-midi gris, pluvieux, froid et venteux. Dans la boite, la vendeuse met des sachets de glace sèche pour garder au frais (je n'ai jamais vu ça en France, peut-être le fait-on à Paris, chez les grands pâtissiers?), met ceci dans un beau sachet de papier, puis, afin qu'il ne soit mouillé par la pluie, couvre celui-ci de plastique transparent. Le service Japonais! Peut-on trouver mieux?
Voilà, bon début de printemps et à bientôt!
Kansaijin
/https%3A%2F%2Fwww.edilivre.com%2Fmedia%2Fbooks%2F9782332680938.jpg)
Une année de ma vie au Japon - Mon exil
Ce fut pour Anna Fujimoto comme une intuition, une évidence, elle voulait faire sa vie au Japon. Voici donc une année de son existence au cœur du pays du soleil levant, une drôle de "planète" ...
https://www.edilivre.com/une-annee-de-ma-vie-au-japon-mon-exil-anna-fujimoto.html/