Eté: La tradition des cadeaux Ochûgen
Magnifiques, délicieuses énormes (8cm de large) pêches que notre oncle avait l'habitude de nous envoyer en guise de Otchûgèn même s'il ne nous était redevable de rien. Dommage qu'il ait, lui aussi, dirait-on, depuis quelques années abandonné la tradition...
Cette tradition, datant de l'époque Edo (1603-1868), se pratique actuellement au coeur l'été, de la mi-juillet à la mi-août. Il s'agit d'offrir des présents de reconnaissance et de respect à des personnes à qui l'on est redevable des services rendus, le plus souvent supérieurs hiérarchiques, médecins, professeurs, mais aussi famille, beaux-parents, amis...
Ce cadeau se présente sous la forme d'une jolie boite qui contiendra mets, boissons plus ou moins raffinés, stocks de produits de consommation utiles, comme bouteilles d'huile, paquets, de lessive, savons... joliment rangés. Elle sera recouverte d'un papier blanc, orné d'un dessin de ruban avec imprimé les lettes お中元 (Otchûgèn), puis votre nom finement calligraphié au pinceau par le service vente du magasin où il est acheté. Oui, un Ochûgèn a ses règles, ses codes bien précis, jamais artisanal. Bon, si vous êtes un Gaijin (étranger), on vous pardonnera avec une tendre condescendance votre cadeau fait et emballé maison en guise de Otchûgèn! Et si autrefois on apportait directement en main propres le présent à son destinataire, maintenant, on l'enverra plus volontiers, et les vendeurs s'occupent aussi de ce service.
Mais qu'en est-il du Otchûgèn aujourd'hui? Comme toutes les traditions, elle se dilue au fil du temps. Dommage? NON, m'assurent les gens plissant leur nez et secouant énergiquement leur main dans un geste de rejet, "Mèèèèndokusai" (compliqué, barbant), disent-ils, coûteux, encombrant, superficiel, encourage le zèle et les rapports de force sans fin... C'est pourquoi beaucoup d'entreprises aujourd'hui l'interdisent!, comme celle de mon mari, ainsi que les centres culturels où je travaille.
En cette période de l'année, j'aime bien m'emparer des fins catalogues de publicité de produits à l'occasion du Otchûgèn des supermarchés, les ramener chez moi, et les feuilleter tranquillement avec ma fille en buvant un thé glacé. Les produits sont beaux, intéressants, évoquent le plus souvent la fraîcheur qui contrecarre les grosses chaleurs de la saison. Un de mes petits plaisirs d'été! En voici quelques photos:
Photos du pamphlet de mon supermarché 1: melon musqué de luxe de Hokkaïdo 2: Anguille Unagi grillée et confite, met idéal pour supporter la chaleur paraitrait-il 3: poissons enroulés de feuille d'algues 4: légumes salés dans récipients de bambou 5: nouilles Sômèn 6: gelées dessert
Qu"est-ce-qui vous ferait plaisir?
Ici, j'ai trouvé cette magnifique et intéressante vidéo tirée d'une émission de télé, expliquant aux Japonais étonnés, leurs propres traditions. Il s'agit d'une femme se rendant chez son directeur afin de lui apporter un cadeau d'été dans toute la perfection de la coutume. Elle est accueillie par la femme de celui-ci. Les gestes, les positions, les orientations des corps, des mains, de la tête, les paroles même, tout est rigoureusement calculé et assimilé. C'est époustouflant! Une chose m'a fait rire, lorsque, avant de s'asseoir, elle fait, de manière inattendue, une petite pirouette sur les côtés "pour ne pas montrer ses fesses à son hôte, ce qui aurait été impoli", dit la narratrice! Vous verrez aussi qu'aucune ligne du sol n'est foulée!
Vous découvrirez également, le Furoshiki, ce précieux et très bel emballage de tissu traditionnel japonais, qu'aujourd'hui aussi, on n'utilise guère plus.
Kansaijin
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