Préf. De Nara: Nara, Gojô 五条, la capitale japonaise des kakis!

Si l'occasion ne s'était présentée de rendre une petite visite à une amie qui y vit, je n'aurais, très certainement, jamais mis les pieds à Gojo 五条, ce lieu improbable perdu au fin fond de la campagne à deux heures de train d'Osaka!

La petite ville s'étend en long, bordant une grande rivière nonchalante derrière laquelle s'élèvent les monts verdoyants de la péninsule de Kii. Elle fabrique de la sauce soja Shôyu, et serait première productrice du pays de kakis, dont les gros points d'un orange vif ensoleillent les arbres touffus. Mais il y en a tant que l'on ne peut tous les cueillir, alors ils restent, jusqu'à l'hiver, sur les branches nues, et se découpent ainsi dans le bleu des ciels d'hiver, saupoudrées même parfois, en leur sommet, de fines dentelles de neige précieuse.

Gardant encore des traces de l'époque Edo (1603-1868), désuète, nostalgique, délabrée même par endroits il faut l'avouer, victime de l'exode rural, la calme vieille ville qui s'organise autour de sa route principale, la Shinmachi-dôri, où l'on ne croise guère que quelque rare petite Obâtchan (grand-mère) en savates le tablier noué sur le dos, ou un Ojîsan (grand-père) en scooter, où sifflant son chat, offre une petite virée hors du temps, avec ses magnifiques spécimens de maisons traditionnelles qui nous ouvrent parfois gratuitement leurs portes, accueillis chaleureusement par de gentils Japonais au sourire pétillant.

L'endroit a aussi la particularité d'être traversé d'un pont inachevé, laissé à l'abandon, où aurait dû rouler le train, mais qui s'est avéré, au cours de sa construction, finalement non rentable. Et les habitants, sous ses arcades protectrices, garent leur voiture, étendent leur linge... à l'abri de la pluie.

Bien sûr, et plus que tout, les kakis, avec l'art de peindre les invendables aux formes inappropriées!

Détails d'intérieurs

Puis, ce coin de rue rempli de charme, sa fameuse maison, prête à s'écrouler dans la rivière avec sa grande pancarte artistiquement calligraphiée qui lui confère tout son cachet.

Par dessus les toits, la cheminée pittoresque de l'usine à Shôyu

Le temple local

 La rivière Yoshino, au creux de son large lit, et ses bosquets luxuriants de bambous

Déjeuner convivial au comptoir du café d'une vieille maison traditionnelle de bois rénovée "Machiya Ururi"où l'on peut aussi goûter le pudding au Kaki , prélassement dans les eaux chaudes des bains thermaux de l'hôtel Riverside, dont l'eau, légère, grasse, ressemble à une divine lotion pour la peau. Une belle journée!

Gojo, sans en avoir l'air, recèle d'une multitude de petits trésors cachés à découvrir en flânant, et de belles images à glaner pour les amateurs de photo comme moi.

Kansaijin

☆Pas très loin de Asuka (lien ci-dessous)